Expérimentation tenir à distance maladies et ravageurs avec l'intercropping
Ecopad, projet Européen Interreg V
La réallsation des cultures associées en agriculture moderne n'est pas évidente. Les chercheurs d'Inagro, la station d'expérimentation beige, ont fait un essai pour approfondir cette pratique. Avec des premiers résultats convaincants. L'été sec a suscité une faible pression en maladies, mais une pression « thrips » exceptionnellement élevée. Néanmoins, un bon rendement et une bonne qualité ont été atteints avec une protéction des cultures très limitée.
Un vieux principe modernisé
Une culture associée comprend plusieurs plantes cultivées cóte à cóte, mélangées ou dans une autre combinaison. Ce principe, souvent utilisé par les jardiniers amateurs, est connu depuis longtemps. En effet, cultiver différentes cultures les unes à cóté des autres entraînerait une meilleure utilisation de la lumière et de I' espace avec des etfets positifs sur Ie rendement, et sur les pertes potentielles engendrées par des maladies et des ravageurs. Par exemple, l'odeur de l'oignon garderait à distance la mouche de la carotte. En outre,la culture en bandes créerait des barrières physiques qui empêchent la propagation des maladies et des ravageurs, tout en mamtenant les insectes utiles qui sembleraient rester plus facilement dans la culture.
Avec un minimum d'intrants
Dans l'essai, six bandes de 3 mètres de large ont été semées avec l'oignon et la carotte en alternance. Sur les bords de la parcelle, une bande de 9 mètres de large d'oignon a été semée d'un cóté et ainsi qu'une bande de carottes de l'autre cóté pour avoir une référence « monoculture ». tétude se situait sur un précédent « prairie ... ce qui a certainement eu des effets positifs sur les cultures, en raison de la bonne structure du sol, de la teneur élevée en carbone et de la disponibilité en azote.
Pour étudier les etfets de la culture assodée sur Ie complexe parasitaire, Ie champ d'essai a été séparé dans une partie traitée sélectivement avec seulement des insectiddes, et une partie traitée seulement avec des fongicides. Ainsi, l'effet de la culture associée sur les ravageurs et les maladies pouvait être évalué séparément. L'objectif était d'obtenir un bon rendement et une bonne qualité, tout en utilisant un minimum de produits phytopharmaceutiques. Les traitements ont été etfectués sur la base des observations sur Ie terrain.
Pas plus de thrips en culture associée
La pression des thrips sur oignon était très élevée cet été, mais peu d'interventions ont été réalisées. Les substances spinosad, methiocarb (non autorisée en France) et abamectine ont été utilisées dans la partie comprenant les bandes de cultures assodées. À la récolte, Ie rendement a été satisfaisant avec une moyenne 50 ton/ha.
Le seuil de mouche de la carotte de trois mouches par piège par semaine (pratique courante en Flandre) n'a jamais été dé-passé, aucune intervention n'a donc été réalisée contre la mouche de la carotte. La qualité et Ie rendement (moyenne 90 tonnes/ha) des carottes (basés sur une récolte d'essai Ie 13 septembre 2017) sont remarquablement bons. Pour vérifier la faisabilité pratique, nous avons récolté les deux cultures en succession rapide. Comme la récolte était un peu précoce, Ie troisième vol de la mouche de la carotte a eu lieu après la récolte. La récolte de l'oignon intervient généralement juste avant ce vol.
Faible pressiondes maladies
En raison du temps sec, Ie développement des maladies (p.e. oïdium de la carotte) était très limité : seules quatre applications ont été réalisées pour les oignons (VALBON Ie 27 juin. azoxystrobine (ORTIVA) et VALBON Ie 13 juillet, FUBOL GOLD Ie 2 août et SIGNUM Ie 21 août), et deux pour les carottes (boscalid (SIGNUM) Ie 27 juillet et benthiavalicarb + mancozèbe (VALBON) Ie 23 août 2017). À aucun moment. il n'y a eu d'attaque fongique significative, de sorte qu'aucune diffêrence entre les modalités n'a été observée.
Rendement un peu plus élevé
Dans eet essai, aucune ditférence de rendement n'a été établle entre la cul ture assoclée en 3 m et la référence de 9 m Lerendement des carottes semble un peu plus faible en culture assodée, tandis que le rendement en olgnon semble légèrement plus élevé en culture assoclée.
Sur Ie plan technique, l'installation des bandes sur la largeur de travail ne prend pas nécessairement beaucoup plus de temps. Pour !'entrepreneur en charge de la récolte, ces implantations en bandes n'ont pas gêné Ie chantier de récolte. On peut conduire entre les carottes avec une roue quand on charge les oignons. Une arracheuse d'oignons avec un grand bras de transport peut même passer les quatre rangées de carottes.
Actuellement, i! n'est pas possible de tirer des conclusions sur les etfets de la culture assodée sur les maladies et les ravageurs. En etfet la pression des rav-ageurs et maladies était très faible durant cette première saison. En raison de la pression élevée des thrips sur oignon, seules des différences ont pu être observées entre les modalités avec et sans insecticides.
Un regard sur l'avenir
Nous utiliserons les expériences de ce premier essai de culture associêe pour arriver à une conception expérimentale et des techniques de culture améliorées. En 2018, de nouveaux essais sont lancés chez quelques partenaires du projet, dans Ie but d'obtenir des résultats en conditlans de production.
Inagro vzw, Ieperseweg 87 88oo Rumbeke-Beitem. Belgique
DE MEY Jonathan, POLLET Sabien, OIGNON MAG, mars 2018, N°3: page 6-7.